Nicolas est ingénieur du son freelance, découvrez son métier

16/02/2017 7 minutesPartager sur

Pouvez-vous expliquez votre métier d’ingénieur du son aux jeunes ?

Je travaille dans le jeu vidéo mais vous pouvez faire des sonorisations pour des événements, des concerts, enregistrer des musiciens en studio. Ingénieur son est un terme générique, mon métier en soi, c’est sound designer. Un ingénieur son concert va être un ingénieur son façade retour ou les deux, il s’agit de termes techniques, le métier devient très pointu. Le terme ingénieur du son regroupe globalement tout ce qui est enregistrer, diffuser, traiter du son.ingénieur du son

Dans quelle entreprise travaillez-vous ?

Je travaille depuis un peu plus d’un an dans une entreprise de jeux vidéo, Lightbulb Crew et je m’occupe des bruitages du jeu avec l’aide de développeurs. Je ne suis pas programmeur de formation donc je produis juste les sons et une autre personne va les mettre dans le jeu vidéo. C’est aussi une caractéristique du métier, il faut s’adapter à chaque entreprise, à chaque situation. C’est un métier qui est assez demandé, il n’y a pas beaucoup de places, on demande des gens très qualifiés. Il faut faire soi-même la part des choses, c’est-à-dire qu’au début je n’étais pas dans le milieu informatique et aujourd’hui, je me retrouve à faire un peu de programmation et à travailler avec les développeurs. Notre entreprise n’est pas trop connue parce qu’on est en train de faire notre premier jeu vidéo qui n’est pas encore sorti.

Avez-vous une journée type ?

En tant que sound designer, c’est très variable, il y a deux choses différentes dans mon métier de sound designer, les moments où je me déplace sur site pour travailler directement avec l’entreprise et les moments où je travaille de chez moi, plus comme un freelance, travailleur indépendant, en ce moment : je me rends au bureau tous les matins, vers 10h/10h30 jusquà 18h30/19h00, mais dans le cadre de mon métier, on travaille plutôt de chez soi et on a des horaires complètement libres, le client donne des choses à faire et après on s’organise comme on veut. J’ai le statut aujourd’hui d’auto-entrepreneur, selon la structure dans laquelle on travaille, par exemple comme dans les grosses boîtes de jeux vidéo telles que Ubisoft, on peut avoir un cdd ou un cdi mais plus souvent en étant indépendant ou auto-entrepreneur. J’ai aussi des amis qui ont créé une association, qui ont leur studio, les statuts sont divers. J’ai travaillé auparavant avec Elan Prod qui réalise des films institutionnels ou de publicité pour des entreprises. J’avais fait par exemple le son d’une vidéo pour le FONGECIF.

ingénieur du son

Travaillez-vous en équipe ? Quels outils/logiciels utilisez-vous ?

Dans le travail du sound designer, on va retrouver ça aussi quand on travaille dans le cinéma en postprod, on fait beaucoup de bruitages, on va produire beaucoup de sons, soit en les enregistrant avec un micro, soit en se déplaçant dehors pour aller chercher du son, ou alors directement sur ordinateur, en travaillant avec des synthétiseurs, en travaillant avec des sons déjà existants qu’on va modifier. J’utilise donc des logiciels de sons, comme Abelton, Protools, Sonar, j’utilise aussi des logiciels de DAW de traitement et de création de sons. Tous ceux qui font des études de sons apprennent à les manier. Il n’y en a pas un qui est mieux que l’autre, chacun trouve sa manière de bosser. Je travaille en équipe avec des développeurs, avec ceux qui font la communication. Le client veut un métier d’artisanat, ce qui compte c’est de l’accompagner, d’y mettre de l’énergie.

A quel moment avez-vous su que vous vouliez faire ce métier et quel a été votre parcours ?

J’ai un parcours particulier, j’ai fait des études d’art puis j’ai commencé des études de son parce que j’ai toujours fait de la musique depuis l’âge de 7 ans, c’est ma passion et je ne connais personne qui est arrivé en ne sachant rien au début et en perçant comme ça. J’ai fait l’ESRA, Ecole supérieure de réalisation audiovisuelle à Rennes. Il faut savoir qu’il existe aussi deux écoles publiques à savoir la FEMIS et Louis Lumière, les plus grandes écoles d’ingénieur du son et aussi liées à l’image et au cinéma. C’est très dur d’y entrer, il y a beaucoup de concours, et des cursus très longs à chaque fois. Si vous n’êtes pas sélectionné, il ne faut pas vous décourager, il faut persévérer si c’est vraiment ce que vous voulez faire. Mon cursus à l’ESRA a duré 3 ans, j’ai fait deux stages en 2ème et 3ème année, les deux en studio, qui m’ont permis de me rendre compte que le studio de musique, c’est difficile, il faut travailler avec les artistes etc… Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai commencé à chercher dans la post-production parce qu’en audiovisuel il y a des choses très intéressantes à faire. J’ai mis du temps à trouver, il faut s’accrocher, j’ai travaillé gratuitement plusieurs fois pour des courts métrages, je me suis fait un réseau et surtout un portfolio, que je mettais en ligne, pour le montrer aux employeurs ou aux clients, c’est un peu le même travail qu’un graphiste. En faisant ça, j’ai rencontré des amis qui travaillaient dans une entreprise qui a bien aimé ce que je faisais et j’ai été pris comme ça.

Quelles qualités faut-il pour exercer le métier d’ingénieur son ?

Etre persévérant. Dans mon école, beaucoup ont abandonné parce qu’au bout d’un mois, deux mois, trois mois, ça ne fonctionne pas mais c’est un peu la réalité de l’emploi aujourd’hui dans un métier où on s’amuse, pas tout le temps mais c’est un métier passion et donc il faut le vouloir. Il y aura toujours quelqu’un de plus passionné que nous qui va prendre le job à notre place. Il faut être très organisé, avoir un esprit logique, en général, ce sont des gens de formation scientifique. A la base, c’est du traitement de signal, on prend le son qui part d’une source et on l’envoie quelque part, ça passe par des essais, pour visualiser ça, il faut être très rigoureux, un peu comme en électronique.

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Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?

J’aime beaucoup le côté freelance. Je gère mon temps mais ce n’est pas toujours le cas, si j’ai un contrat avec une entreprise, les trois quarts du temps je travaille au bureau mais je peux aussi travailler de chez moi ou dans un studio. Je parlerais aussi de l’amour du son, depuis tout petit, je sais que j’aime une certaine musique, j’aime écouter des morceaux, enregistrer des sons. Si vous n’avez pas ça, ça ne sert à rien de vous lancer.

Si vous aviez une chose à changer dans le métier, ce serait quoi ?

La manière dont l’ingénieur son est considéré par les autres, que ce soit en musique ou en image, on a tendance à négliger ce côté-là, on dit souvent au cinéma que le son est la dernière roue du carrosse.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut faire votre métier ?

Il faut être sûr de le vouloir. Mes parents m’ont dit de m’accrocher, mais vu que le métier est difficile, personne n’était capable de me dire comment faire. Mon métier d’ingénieur du son aujourd’ hui était à peine connu il y a 10 ans. Il faut être conscient que c’est un monde qui change. Il faut aller vers les gens, être très humain, ne jamais lâcher.

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