Interview ambulancier : Romaric vous parle de son métier

23/08/2016 Partager sur

Romaric, ambulancier, vous parle de sa formation et de son métier au quotidien. Découvrez ci-dessous notre interview sur le métier d’ambulancier :

Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste le métier d’ambulancier ?

L’ambulancier est un professionnel de santé qui a deux casquettes. Il assure le transport programmé de personnes malades grâce à une ambulance vers les centres de consultations ou bien les centres d’examen lorsque la personne ne peut s’y rendre par ses propres moyens. Ces prises en charge sont généralement prescrites par le médecin traitant du patient. D’un autre côté, l’ambulancier porte aussi la casquette de secouriste. Nous sommes chargés d’assurer les interventions de secours à personne pour le compte du SAMU. L’ambulancier est missionné par le SAMU pour se rendre sur les lieux de l’intervention pour effectuer un bilan et s’y besoin d’emmener la victime vers un service d’urgence. Nous avons vraiment ces deux rôles à jouer : le transport programmé et l’urgence. Cela dépend un peu des sociétés, des régions, des départements mais généralement nous passons une plus importante partie de notre temps sur le transport programmé.

Quelles sont les principales tâches que vous effectuez lors d’une semaine type ?

Il n’y a pas vraiment de journée type puisque chaque journée est différente de celle qui la précède. C’est l’atout principal de la profession, il n’y a pas de routine. Globalement, l’ambulancier commence sa journée en effectuant les vérifications préalables sur son véhicule. Il fait les niveaux, vérifie la carrosserie et regarde que tout fonctionne bien. Il vérifie son matériel embarqué pour voir s’il dispose de tout ce dont il a besoin pour sa journée. Via un contact radio ou téléphone avec un régulateur, c’est-à-dire la personne compétente pour dispatcher toutes les ambulances, nous lui signalons que l’ambulance est prête et disponible pour partir sur une intervention. En fonction du lieu des urgences, du type d’ambulance, le régulateur nous communique l’endroit où nous devons intervenir.

Nous effectuons pas mal de kilomètres dans la journée. Il y a quelques variations en fonction de la société dans laquelle nous travaillons mais typiquement cela est commun à la profession. Il peut y avoir de petits trajets dans les grandes villes comme Lyon ou je travaille. D’un autre côté, cela nous arrive d’effectuer des rapatriements sanitaires sur plusieurs centaines de kilomètres voire à l’étranger. C’est assez compliqué de trouver une journée typique de l’ambulancier car aucune ne se ressemble.

Quel a été votre parcours pour exercer ce métier ?

En quittant le lycée, j’ai effectué plusieurs petits jobs de vacances. J’ai rencontré un collègue dont le meilleur ami est ambulancier. A l’époque je ne savais pas ce que je voulais faire, je n’avais pas d’idée précise. Il m’a parlé de ce métier et m’a dit qu’il me verrait bien ambulancier. Je me suis renseigné sur les diplômes nécessaires pour pouvoir exercer ce métier, dont le DEA (diplôme d’Etat d’ambulancier). Avant de rentrer dans cette formation, il faut effectuer un stage d’un mois dans une entreprise de transport sanitaire. C’est très intéressant car cela permet de bien se rendre compte  du terrain et d’être sûr, avant de partir sur le DEA, que ça nous plait réellement.

Faut-il une qualité ou un talent particulier pour exercer le métier d’ambulancier ?

Il faut aimer travailler en équipe. Il y a toujours au minimum deux ambulanciers dans une ambulance. Il est impératif de savoir garder son sang-froid sur les opérations. Il est aussi important d’avoir une bonne condition physique sans néanmoins être un athlète de haut niveau. Nous sommes amenés à porter des patients dans des escaliers ou autre. Enfin, il est important d’avoir un moral solide car nous sommes constamment avec des personnes malades, en souffrance, en fin de vie.

D’un point de vue personnel, qu’est-ce qui vous fait aimer ce métier ?

Le côté dynamique, pas de routine. On ne sait jamais de quoi seront faites nos journées. La relation avec les patients est aussi très intéressante. On côtoie beaucoup de personnes qui viennent de mondes très différents.

Si vous aviez une chose à changer ?

La rémunération. Il faut savoir que l’ambulancier est payé à 90% de son temps de travail. Sur une semaine de 50 heures,  je ne serai payé que 45 heures. La convention signée à l’époque n’est plus trop d’actualité. C’est un des combats de la part des ambulanciers.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite exercer ce métier ?

Il faut bien se renseigner sur le métier pour être sûr que la profession corresponde bien à ce que le jeune recherche. Il y a beaucoup d’ambulanciers qui abandonnent le métier après quelques années à cause des contraintes (horaires, fatigue, salaire). Il est possible de commencer par le métier d’auxiliaire ambulancier, c’est-à-dire celui qui assiste l’ambulancier. Ce métier est assez similaire mais seul l’ambulancier est compétent pour prendre les décisions du fait des responsabilités qui lui sont confiées. Grâce à une formation courte de 2 semaines, le jeune se rend compte rapidement des réalités du terrain. C’est un bon moyen pour pouvoir approcher la profession.

 

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