Nolwenn est ingénieure géotechnique. Terrassements, chaussées, sols et sous-sols font partie de son quotidien !

15/06/2018 5 minutesPartager sur

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Nolwenn Lancien ingénieure géotechnique

Trois années chez Bouygues Construction, depuis un an et demi chez Vinci Concessions, Nolwenn Lancien, 27 ans, est une passionnée de géologie. Terrassements, chaussées, sols et sous-sols font partie de son quotidien. Mais pas seulement…

 

En quoi consiste exactement votre métier d’ingénieure géotechnique ?

J’interviens sur toutes les phases du projet de construction, de l’appel d’offre, à l’exploitation, en passant par les travaux. Qu’il s’agisse d’une autoroute, d’une route ou d’un aéroport, dans un premier temps j’étudie, je teste et je vérifie toutes les contraintes géotechniques liées au terrain, la résistance des sols et des sous-sols, afin de savoir s’ils sont stables et aptes à soutenir l’infrastructure.

Après cette évaluation des risques, je calcule et établit le coût des travaux au mieux afin de rester compétitive. Quand le marché est signé, je poursuis en tant que maître d’ouvrage. Il s’agit alors de veiller au bon déroulement du chantier pour garantir qualité et fiabilité, en restant conforme au contrat. En interaction avec les managers et les chargés d’affaires qui sont sur le terrain, je suis l’expert technique pendant les travaux.

Une mission d’expertise que j’assume ensuite à la livraison du chantier et pendant toute la durée de son exploitation. Et quand un problème se présente sur le site, je suis là pour le comprendre et proposer des solutions.

 

Quand on est une jeune femme, comment trouver sa place dans ce secteur du BTP réputé pour être plutôt masculin ?

Je ne l’ai jamais ressenti comme un frein.

« C’est un monde encore très masculin mais il suffit simplement d’avoir du caractère et du répondant, face à ces hommes pragmatiques mais bienveillants. » 

 

Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour l’exercer ?

Cela demande souvent un certain sens de la pédagogie pour argumenter clairement, échanger avec tous les collaborateurs sur site et dans les bureaux et les convaincre de procéder aux travaux demandés.

« Il faut également être curieux, se remettre en cause et accepter que rien n’est jamais acquis, car chaque problème a sa propre spécificité. » 

De bonnes connaissances techniques en géologie et géotechnique sont également indispensables.

L’ingénieur géotechnique doit avoir une bonne connaissance du terrain, interpréter et synthétiser les données acquises pour ensuite savoir les transcrire avec des outils informatiques comme des logiciels de modélisation et de design. Les résultats de calcul devant toujours être confrontés à la cohérence et représentativité du terrain.

 

Comment êtes-vous arrivée dans ce domaine ? Et quelle formation avez-vous suivi pour devenir ingénieure géotechnique ?

Après un bac S, une prépa BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la terre), j’avais le choix entre véto, agro ou géologie. Et c’est cette dernière spécialisation qui m’intéressait. J’ai donc intégré, sur concours et pendant trois ans, l’école d’ingénieurs Polytech Paris-UPMC Université Pierre et Marie Curie), rebaptisée aujourd’hui Polytech Sorbonne, centrée sur les sciences de la terre. En dernière année d’école, ma spécialisation géotechnique m’a menée tout droit vers les travaux publics.

 

Dans cet univers en perpétuel développement quels sont, selon vous, les nouveaux postes prometteurs de demain qui vont permettre d’évoluer dans sa carrière ?

 « Les techniques du digital évoluant à grande vitesse, tout ce qui est de l’ordre de la numérisation du patrimoine va créer de nouveaux postes. »

Notamment tous les métiers liés à la gestion des informations géotechniques recueillies par des capteurs, des lasers et des relevés aériens. Et toutes ces données enregistrées sur ordinateur vont permettre d’anticiper, de réagir et de réparer plus rapidement.

 

Est-ce une fonction qui vous amène à vous déplacer en France ou à l’étranger ?

Au fil des chantiers, en repérage pendant l’appel d’offre, lors des travaux ou encore dans la période d’exploitation, je suis amenée à beaucoup me déplacer en Europe, au Canada et en Amérique Latine. On suit le mouvement des marchés et ce n’est pas toujours évident de pouvoir anticiper.

En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne ? Et le salaire est-il exponentiel ?

La moyenne est de 35 000 € brut sur treize mois, avec une augmentation annuelle de 1 à 5%. Ce n’est pas un secteur où l’on gagne beaucoup d’argent. En revanche c’est un métier passionnant, chaque jour est différent.

 

Comment concilier au mieux vie professionnelle et vie privée ?

On mène souvent de front plusieurs projets. Tout est une question d’organisation.

« Il est primordial de sérier et d’hiérarchiser les demandes de chacun, pour ne pas se laisser déborder. »

Aujourd’hui, je suis jeune et libre. J’accepte donc de partir au pied levé à la dernière minute. Mais il faut aussi savoir éteindre son portable en dehors des heures de travail.

 

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