De gardien de la paix à brigadier-chef, Laurence travaille au sein de la Police Nationale à Paris : une vocation

18/06/2018 7 minutesPartager sur

Laurence fait partie de la communauté #LesIntrépides, ces femmes qui évoluent dans des secteurs qui manquent des talents féminins !

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Stand du ministère de l’intérieur au Salon de l’Étudiant 2018

 

Vous êtes brigadier chef à la DZRF Paris Ile-de-France, pouvez-vous m’expliquer en quoi cela consiste ?

Après quelques années passées dans différents services de police, j’appartiens depuis 2008 à la Direction Zonale du Recrutement et de la Formation, Paris Ile-de-France. Je travaille plus particulièrement au sein de l’UPREC (l’Unité de Promotion Recrutement de l’Égalité des Chances).

Je suis actuellement brigadier-chef, délégué en communication et au recrutement. Mon travail consiste à présenter les métiers de la Police Nationale ainsi que les concours et différentes voies d’accès aux jeunes désireux d’intégrer notre institution ou toute autre personne intéressée par les métiers liés à la sécurité.

 

Vous êtes Brigadier Chef, vous avez monté en grade depuis que vous avez passé le concours de Gardien de la Paix. Pouvez-vous me parler de votre parcours ?

J’ai passé mon concours d’entrée pour devenir gardien de la paix en 1996. Je suis entrée en mars 1997 à l’École de Police de Saint-Malo.

Je précise qu’il y a plusieurs écoles de police disséminées partout en France, une petite dizaine, et que l’on ne choisit pas son affectation en école. Je suis sortie de l’école de police en mars 1998 pour ma première affectation en commissariat sur Paris.

 

Et ensuite comment avez-vous évolué ? Comment peut-on gravir les échelons dans la Police Nationale ?

On évolue dans les grades supérieurs en passant des examens après quelques années d’ancienneté (pour le grade de brigadier puis brigadier-chef). Concernant le grade de major, celui-ci s’obtient, sur dossier, après un minimum de 17 ans de titularisation.

Renseigne-toi sur le concours pour devenir Gardien de la Paix !
 

 

Vous avez toujours voulu faire ce métier ?

« J’ai toujours voulu être policier depuis l’âge de 15-16 ans, c’était ça et pas autre chose. »

Dans un premier temps, j’ai évolué sur le terrain, en police secours (P.S.) c’est-à-dire intervenir sur des accidents de voie publique, des conflits familiaux, des bagarres, des vols, des agressions… le quotidien du métier de policier.

 

Pouvez-vous me décrire une journée type de Gardien de la Paix ?

En commissariat, nous travaillons en vacation (cycles de « 4-2 », quatre jours de travail – 2 jours de repos). Un commissariat est ouvert 24 heures sur 24 puisque nous avons des brigades de jour et des brigades de nuit.

En brigade de jour, sur Paris et l’Ile de France, les horaires sont les suivants : deux matinées (6h30 – 14h30) puis deux après-midis (14h30 – 22h30).

« On arrive toujours en avance parce qu’il faut être prêt à partir (en tenue et armés) tout de suite après l’appel par le chef de brigade et les consignes du jour. »

Durant cet appel, le chef de brigade nous communique également notre poste (équipage police secours, véhicule léger, pédestre, etc…). Durant notre vacation, nous intervenons soit sur appel de notre station directrice, c’est-à-dire la radio (les appels du 17 Police Secours) ou alors on intervient spontanément soit en flagrant délit, soit sur réquisition de contrevenants.

 

Vous travaillez en équipe ?

Oui, toujours en équipe, pour plus d’efficacité mais également pour travailler en toute sécurité ; un accident de la circulation par exemple ne peut se gérer seul.

 

Au sein d’un commissariat, y a-t-il beaucoup de femmes ?

« Au niveau des femmes, et plus précisément au niveau du concours de gardien de la paix, nous sommes, à peu près, à 30% de femmes. »

Un équipage complet féminin peut s’avérer problématique sur le terrain. Aussi, le ou la chef de brigade veille à constituer des équipages mixtes.

La présence des femmes au sein d’un équipage de police est très appréciée surtout lors de différends familiaux même si, bien évidemment, nous intervenons, comme nos collègues masculins, sur toutes les missions qui nous incombent.

Au niveau des officiers et des commissaires, nous avons plus de femmes car elles sont nombreuses à décrocher ces concours.

 

Pour quelle raison un équipage entièrement féminin peut-il s’avérer problématique ? Parce qu’elles sont des cibles plus faciles ?

Non, les femmes ne sont pas plus des cibles que les hommes mais certaines situations, comme une importante rixe sur la voie publique, nécessitent une présence policière masculine plus importante, même si, et j’insiste, les femmes policières savent maîtriser un individu récalcitrant comme les hommes.

 

Qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans votre métier ?

De mon point de vue, on choisit d’être policier de terrain pour la diversité des missions. Quand on prend notre service, que ce soit le matin, l’après-midi ou de nuit, on ne sait jamais sur quelle situation nous allons intervenir ; ça peut être une vacation très calme et puis, la fois suivante, nous sommes appelés sur d’innombrables interventions. C’est cet aspect du métier qui m’a conforté dans mon choix d’être policier et donc de passer le concours de gardien de la paix.

 

Quelles qualités faut-il, selon vous, pour exercer ce métier ?

« La principale qualité du policier, c’est tout d’abord l’honnêteté. »

Ensuite, parmi les nombreuses qualités qu’il faut avoir, il faut tout d’abord savoir être très polyvalent, aimer le travail en équipe, être altruiste et bien sûr être sportif.

 

Le secteur de la Défense et de la Sécurité est encore perçu comme un secteur assez masculin, que pensez-vous de cette image ?

Cette image a totalement changé. Par exemple, lorsque l’unité à laquelle j’appartiens (UPREC), a tenu un stand au Salon de l’Éducation sur Paris, toute l’équipe a constaté un engouement sur le métier de policier tant par les hommes que par les femmes. Cela se constate aussi chez nos homologues de la gendarmerie et de l’armée (Terre, Marine, Air).

« Ce n’est plus un secteur qui fait peur aux femmes. Elles sont assez curieuses et demandeuses d’information. »

Ce secteur est tellement demandé qu’il existe maintenant des établissements proposant les « Bac Pro Métiers de la Sécurité« . C’est une voie en pleine expansion.

 

Si on devait trouver des solutions pour que les femmes soient plus nombreuses, selon vous qu’est-ce que cela pourrait être ?

Sur le terrain, augmenter le nombre de femmes, cela va être compliqué. En effet, nous avons besoin d’une certaine mixité, d’un certain pourcentage homme/femme pour des questions évidentes de sécurité. Après, il y a des femmes qui s’orientent plus vers les concours de commissaires (Master 2) et d’officiers (Bac+3). Sur ces concours, nous avons beaucoup plus de femmes.

Je précise une nouvelle fois, que pour des raisons évidentes de sécurité, nous ne serons pas à 50/50 (hommes – femmes) notamment sur le terrain.

 

Si vous aviez un conseil à donner ou un message à faire passer à une jeune fille qui hésite à se lancer dans ce secteur, vous lui diriez quoi ?

De ne pas hésiter à se lancer, notamment par rapport à la diversité des métiers.

« À l’issue de notre année d’école de gardien de la paix, nous évoluons sur un premier poste d’affection que l’on choisit. Ensuite, il existe énormément de métiers différents, ne serait-ce que sur Paris Île de France, nous avons, à peu près, 350 métiers différents. »

Aussi, nous n’avons pas assez de toute une carrière pour tout découvrir. C’est ce qui m’a tout de suite plus dans ce métier, la diversité des missions et la diversité des métiers. Demain, un policier qui a besoin de changer de poste pour découvrir autre chose, peut demander sa mutation.

 

Quels sont les avantages à être une femme dans la Police Nationale ?

Hommes et femmes, nous sommes vraiment très complémentaires, et cela dans tous les métiers de la Police Nationale. Comme je l’ai dit, sur certaines situations, nous allons appréhender l’événement différemment par rapport aux hommes. Nous allons calmer des situations et avoir plus de recul, notamment sur les différends familiaux, qui peuvent être parfois très problématiques.

Il est important également d’avoir des femmes dans la Police Nationale notamment dans le contexte actuel des violences faites aux femmes ; une victime se sentira plus en sécurité, plus à l’aise pour parler des faits, si elle est accueillie par une policière…

 

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