Faire une grande école avec peu de moyens ? interview de Marie Morellet, chargée des programmes ESSEC

08/05/2016 4 minutesPartager sur

1/ Quelles sont les solutions de financement aujourd’hui pour les élèves issus de milieux modestes ?

Quand les étudiants voient le prix des écoles, ils font généralement demi-tour, sans même avoir chercher des solutions de financement. L’ESSEC coûte 15 000 euros/an, c’est un budget mais c’est dégressif en fonction des échelons de bourses et il y a la possibilité de faire  deux ans en apprentissage. Les étudiants sont payés en général plus de 1000 euros par mois.

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Les étudiants peuvent faire un prêt étudiant sans caution, que propose par exemple l’ESSEC dans le cadre de partenariats bancaires. Il y a des solutions mais il faut aller les chercher, être persévérant.

On finance rarement ses études d’une seule manière. Les étudiants peuvent demander une bourse au CROUS (les étudiants y ont même accès dans les écoles privées) mais ce n’est pas suffisant, ils peuvent emprunter aussi de l’argent, demander des bourses de fondations ou d’entreprises. L’idée est de composer une solution personnelle, à partir de plusieurs moyens financiers. On peut compléter avec un job pendant les vacances par exemple.

Le net plus ultra c’est l’apprentissage, qui a été très longtemps réservé à des formations manuelles, ou à des BTS et DUT. Aujourd’hui, si je prends le cas des grandes écoles et universités, beaucoup de masters se font en alternance. Quand un jeune est en apprentissage, il a un contrat de travail car il est salarié d’une entreprise, et cette dernière paye ses frais de scolarité, et le rémunère tous les mois pendant la durée de son contrat d’apprentissage. Le format peut-être 2 jours/3 jours ou 6 mois/6 mois ou 3 mois/3 mois, ça dépend des écoles.

A l’ESSEC, il y a plusieurs possibilités, par exemple, quand un étudiant signe un contrat pour deux ans, pendant les six mois où il est en cours, il est quand même payé. S’il a besoin de partir à l’étranger, de faire un échange, il continue de percevoir un salaire.

– Les bourses de mobilité, publiques/régionales/collectivités locales

– Les bourses privées : 

Il s’agit de fondations, d’entreprises, d’appels à projet. Le rapeur français Kery James a mis en place par exemple la bourse ACES dans chacune des villes où il donne un concert. Il y a un certain nombre d’initiatives privées ou individuelles, accessibles aux étudiants et je connais des étudiants qui ont obtenu celle de Kery James.

– Le prêt étudiant :
C’ est aussi un autre moyen de financer ses études, certains étudiants sont effrayés par l’engagement mais c’est une très bonne solution quand on est sûr de la valeur du diplôme, attention à ne pas s’endetter pour des écoles qui n’en valent pas la peine !

Les taux de prêt étudiant sont globalement bas en ce moment, il faut en profiter. La question qui se pose est celle du garant, les établissements et les banques ont encore un effort à faire ensemble pour les étudiants qui ne peuvent pas avoir de garant.

Avez-vous pensé aux jobs étudiant ?
Les meilleurs sont ceux qui ont un lien avec les études en cours, qui vont avoir une valeur ajoutée sur un cv, et qui n’empiètent pas sur le diplôme préparé. Les étudiants commencent souvent par un contrat de 9h, puis 16h et même quand il y a cours, ils vont travailler.

Dans le cadre du programme égalité des chances, il y a beaucoup de jeunes qui font de la vente, mais attention à ne pas empiéter sur le travail personnel, et sur la fatigue.

C’est important à la fin de la terminale de bien formaliser les choses, de faire un budget prévisionnel pour l’année suivante (ex : combien va me coûter mon logement ? mes repas ? mon transport ?) il y a d’ailleurs de nombreux modèles de budget étudiant en ligne ex : https://templates.office.com ou http://www.letudiant.fr/cout-des-etudes

Je connais des étudiants qui étaient financièrement en galère, qui auraient pu tout lâcher, et qui ont décidé de faire une année de césure, ont trouvé un stage pas trop mal payé, en continuant à recevoir leur bourse  et ont repris l’année suivante. L’idée est de faire des stages et non des jobs étudiants.

2/ A l’ESSEC, quelle est la part des jeunes qui fait de l’alternance ?

1/3, l’ESSEC est une école reconnue et les entreprises ont envie d’avoir des étudiants qui un bon niveau. Ils sont aussi là pour deux ans, ça permet aux entreprises d’investir sur la formation et de pouvoir leur proposer un job à la fin de leur contrat.

Certains galèrent parce que les entreprises ne jouent pas le jeu mais beaucoup ne s’y prennent pas forcément de la meilleure manière, ont un cv un peu bancal, une lettre de motivation très standardisée, je pense qu’il faut accompagner les étudiants dans leur recherche d’apprentissage.

3/ A quel moment faut-il se renseigner ?

Pour les demandes de bourse, ça se passe au printemps de l’année précédente, c’est en ce moment. Ex : les bourses Francis Bouygues ou le CROUS avant le 31 mai 2016 et le plut tôt possible pour les contrats en apprentissage.

Vous voulez en savoir plus sur le programme Egalité des chances de l’ESSEC ? posez vos questions à Marie, chargée des programmes ESSEC et membre de JobIRL : http://bit.ly/24O9YFf

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