Consultante en art thérapie, Justine, 33 ans, accompagne des personnes en difficulté

30/06/2017 6 minutesPartager sur

Justine est consultante en art thérapie et elle a accepté de nous parler de son métier au quotidien, découvrez notre interview ci-dessous :

consultant art therapie

Pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier de consultante en art thérapie ?

J’accompagne des personnes en difficulté, que ce soit des difficultés sociales, familiales ou professionnelles par le biais de deux outils :

  • Coaching : type d’accompagnement par le verbal où l’on va définir des objectifs personnels et professionnels, un plan d’action, une méthode, qui vont dynamiser et mettre en mouvement la personne.
  • L’art thérapie : méthode qui utilise le processus artistique et la créativité pour travailler sur soi et avancer : utilisation du photo langage (parler de soi à travers des photos, des couleurs), l’improvisation, la danse, le slam et autres …

Pourquoi aimez-vous votre métier de consultante en art thérapie ?

J’aime ce métier car j’ai le sentiment de mettre une petite « pierre à l’édifice ». J’adore le contact avec les gens, j’aime les voir rayonner de leurs talents et de leur potentiel, j’aime bien être créative dans la manière de faire des choses et de les proposer, et j’apprends beaucoup de choses sur moi-même durant les ateliers.

C’est un métier qui remet en question tout le monde, même moi sur la qualité de mon accompagnement et être mieux avec moi-même, c’est mieux pour pouvoir être performant avec les autres. Oui car dans ce métier, il faut absolument être joyeux et optimiste pour pouvoir avancer et faire avancer les gens en face de nous.

A quoi ressemble une journée type ?

Il n’y a pas de journée type : aucune journée ne se ressemble, surtout quand on est à son compte comme moi, et c’est ça qui est riche ! Le travail est très diversifié en fonction des publics, des personnalités, des problématiques et des talents de chacun !

De plus, je travaille avec les particuliers, les institutions (JEM, Apprentis d’Auteuil, Ecole de la Seconde Chance, MLDS)  et parfois les entreprises (séminaires).

Par ailleurs, face à un groupe ou une seule personne, il y a une partie qui est bien sûr préparée à l’avance mais il y a aussi une grand part d’improvisation en fonction de ce qui se passe à un instant T….à moi d’être fine, réactive et créative pour rebondir et proposer les bons outils ou aborder telle ou telle thématique au bon moment !

Enfin, concernant la répartition de mon temps de travail, voici les grandes lignes,  ¼ : administratif, ¼ : prospection réseau, ¼ : préparation et bilan des ateliers  et ¼ : sur le terrain avec les clients.

consultant art therapie

À quel moment avez-vous su que vous vouliez faire ce métier de consultante en art thérapie ?

Quand j’étais institutrice, je me suis rendue compte que j’avais plus de plaisir à accompagner les personnes en difficulté (sur le plan relationnel, social ou autres) que d’enseigner concrètement (apprendre à écrire, lire). Je me suis aperçue que la base avant d’apprendre, c’était d’être bien avec soi-même, et j’ai voulu développer ce bien-être. En classe, je n’avais pas le temps de personnaliser mes méthodes de travail ou de prendre du temps pour ceux qui en avaient le plus besoin, c’était frustrant !

Quel a été votre parcours scolaire ?

J’ai obtenu une licence de théâtre à l’université Haute Bretagne (Rennes 2) puis le diplôme de professeur des écoles et enfin, j’ai suivi une formation d’art thérapie pendant deux ans à Paris (L’école : l’INECAT), j’ai complété mon parcours (en autodidacte) avec des formations dans des associations et chez des coachs à Vannes en Bretagne par exemple.

Après vos études, quel a été votre parcours ?

Alors j’ai été :

  • Commerciale (cela m’a permis de savoir développer un réseau, d’avoir des notions de gestion, de relationnel ce qui m’est très utile aujourd’hui)
  • Remplaçante dans l’éducation spécialisée
  • Animatrice dans la radio
  • J’ai monté un centre de développement professionnel et personnel avec une amie
  • Institutrice
  • Comédienne/j’ai donné des cours de théâtre
  • Et aujourd’hui (et depuis 6 ans maintenant) je suis directrice et fondatrice des « Ateliers du JE » où j’ai donc un statut d’autoentrepreneur.

Y-a-t-il une tâche particulière que vous préférez ?

J’aime particulièrement la médiation familiale (c’est le fait de travailler avec toute la famille), et les ateliers parents. Si le jeune n’est pas bien à l’école ou socialement, en général, le problème concerne le noyau familial et pas seulement lui, donc c’est intéressant d’accompagner toute la famille dans le parcours du jeune afin qu’elle évolue. De plus, les ateliers apprennent autant aux parents qu’aux jeunes, je prends tout le monde en compte, c’est plus pertinent, cela change tout.

Quelles sont pour vous les qualités essentielles pour être consultante en art thérapie ?

Je pense qu’il faut être bienveillant, être à l’écoute, joyeux, sociable, compréhensif, ne pas être dans le jugement, être énergique, solide mentalement, faire la part des choses entre la vie privée et le travail et être dans l’altérité.

Si vous aviez quelque chose à changer dans votre métier, ce serait quoi ?

Le rapport aux institutions qui est souvent fébrile, ils veulent toujours proposer beaucoup d’ateliers collectifs mais le collectif pose souvent problème et n’est pas adapté pour tous (souvent les jeunes sont timides). Je me suis souvent « battue » pour prouver que l’individuel avait plus d’impact même si les deux se nourrissent par ailleurs aussi et c’est là où je vois que l’individuel est plus qualitatif car la personne est plus sincère, authentique. Mais le collectif a des bons côtés également surtout pour le public adulte (ils viennent souvent par eux-mêmes). Les institutions voient le coté coût et ne voient pas le côté qualitatif de l’individuel car un atelier avec 3, 4 personnes va être au même prix qu’un atelier individuel.

Il faudrait également proposer plus de rendez-vous avec les parents pour les impliquer réellement dans le parcours de leurs jeunes (concernant le public « jeunes décrocheurs »). Que ce soit plus simple pour eux aussi.

Le statut d’auto-entrepreneur n’est pas un statut très facile et juste, mais je ne m’inquiète pas trop car en ce moment des décisions sont prises et cela va dans notre sens.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune qui veut faire votre métier ?

D’être au clair avec lui-même, de travailler sur lui car il va travailler sur les autres, de trouver ses qualités, ses zones d’ombre, ses richesses, afin d’accompagner de façon qualitative les autres.

Qu’il se forme avec des enseignements différents, riches et variés, pour mieux choisir sa manière de travailler, son public (même si cela peut évoluer tout au long d’une carrière) et ses outils.

Il faut être créatif, curieux, ouvert et spontané.

 Si le jeune veut se mettre à son compte, il faut avoir des qualités indéniables de commercial, relationnelles pour se mettre en avant et décrocher des contrats….Tout cela se fait principalement de bouche à oreille et cela prend du temps…Dès lors que les gens sont contents de ton travail et qu’il y a de vrais résultats, ils sont prescripteurs de tes interventions et donc ça se développe !

Si vous avez d’autres questions, n »hésitez pas à contacter des pros du secteur Ressources Humaines en vous inscrivant sur JobIRL.inscription

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Et si vous accompagniez des jeunes en manque de réseau ?

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