Assistante de service social, Julie accompagne les personnes en difficulté !

31/08/2018 5 minutesPartager sur

À 32 ans, Julie Dubois a déjà une solide expérience du métier d’assistante de service social. Cette jeune mère de famille exerce son métier avec calme, sérieux, passion et une bonne dose d’équilibre pour garder le cap.

Julie Dubois

En quoi consiste exactement votre métier ?

« Quelle que soit la structure dans laquelle elle officie, l’assistante est là pour épauler et accompagner des personnes ou des enfants en difficulté, psychologique, économique ou sociale. »

Comme j’exerce dans un hôpital psychiatrique, je m’occupe donc d’adultes et d’adolescents qui y séjournent pour des raisons différentes et très variées. Avec les premiers il s’agit principalement de procéder, avec eux, à l’ouverture de leurs droits, dont ils peuvent bénéficier et qu’ils n’ont pas. Revenus, sécurité sociale, assurances, aides au logement, tout ce dont ils peuvent bénéficier, sans jamais avoir entrepris les démarches pour, faute de connaissances ou par peur de la paperasse.

Lors d’hospitalisations plus longues, je les accompagne également dans leurs projets de vie, liés à leur travail et à leur logement et comment ils envisagent leur avenir. Quelle formation ou reconversion envisager, quel type d’habitat privilégier, quand ils quitteront l’hôpital ? Autant de questions sur lesquelles je les amène progressivement à réfléchir.

empathie

Mais cela peut aussi consister à aller, quand ils sont seuls au monde, chercher des affaires chez eux, récupérer leur voiture à la fourrière ou encore remplir leur feuille d’impôts. Puis j’assure en parallèle un réel partenariat avec tous mes collègues du secteur social qui prendront le relais quand le patient sortira de l’hôpital.

Avec les adolescents, envoyés par les médecins, il s’agit principalement d’une mission de protection de l’enfance. La plupart ne sont pas là par hasard. Ils ont vécu des événements compliqués, soit une enfance chaotique, soit une agression et bien d’autres raisons qui ont provoqué des traumatismes sérieux.

J’interviens quand il faut mettre des aides extérieures en place, faire des signalements, écrire des rapports ou encore les aider et les suivre avec leurs parents dans les démarches juridiques s’ils doivent aller devant les tribunaux.

Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour l’exercer ?

Savoir écouter avec empathie, développer une relation de confiance entre le patient, sa famille, son entourage proche et le professionnel, sont des compétences humaines indispensables. Mais cela demande aussi d’être curieuse, déterminée, pour aller à la pêche aux informations, se renseigner sur les lois et la règlementation en cours.

« Le but étant de cibler les besoins et de diagnostiquer rapidement les demandes de chaque patient et de trouver une solution. »

Et comme c’est aussi et surtout un travail d’équipe, à l’hôpital et à l’extérieur, il est préférable d’aimer communiquer, échanger avec tous les intervenants du secteur social et juridique. Sans compter une certaine aptitude à l’écriture afin de rédiger correctement les nombreux rapports qui rythment notre quotidien.

C’est également un métier où il faut savoir rester discret, car nous sommes tenus au secret professionnel.

 

Comment êtes-vous arrivée dans ce domaine ? Et quelle formation avez-vous suivi ?

Je suis plutôt d’un naturel ouvert. J’aime rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouveaux continents et communiquer n’a jamais été un problème pour moi. En revanche, la routine, ce n’est pas ma tasse de thé. Mais pouvoir dire précisément pourquoi j’ai choisi ce métier je ne pourrai pas l’expliquer…

Après un bac littéraire, je me suis présentée au concours d’entrée en école d’assistante de service social. Pendant la formation qui dure trois ans, j’ai cumulé avec une licence administration économique et sociale à la fac.

Aujourd’hui, au bout de presque huit ans d’expérience, je sais que c’est un métier qui me passionne. Pas un jour ne se ressemble, chaque patient est différent et l’univers hospitalier, surtout en psychiatrie, est très enrichissant.

 

Quels sont, selon vous, les postes qui permettent d’évoluer dans sa carrière ?

Les assistantes de service social ont la possibilité de passer ensuite le certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de responsable d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS). Un diplôme qui permet d’évoluer comme chef de service pour superviser un groupe d’assistantes de service social.

Il existe aussi le certificat d’aptitude aux fonctions de directeur d’établissement ou de service d’intervention sociale (CAFDES) qui ouvre la porte à un poste de directeur dans une structure de l’univers social (foyer, association, Ehpad…).

hopital

 

Seulement pour mettre toutes les chances de son côté il est préférable d’avoir déjà une solide expérience du milieu. Et aussi l’envie de sacrifier son temps personnel en famille pour travailler le soir en rentrant de son job. C’est certainement ce que je vais tenter, mais après un deuxième bébé. Et j’ai encore le temps d’y penser.

Est-ce une fonction qui vous amène à vous déplacer en France ou à l’étranger ?

On effectue beaucoup de visites à domicile, exclusivement dans son secteur, parfois des déplacements en province pour accompagner un patient dans un centre spécialisé, mais cela se fait généralement dans la journée.

 

En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne? Et le salaire est-il exponentiel ?

En début de carrière, il faut compter environ 1 550 € net mensuel dans le privé, un peu moins dans le public, mais ils ont en revanche des augmentations régulières et des primes annuelles. En fin de carrière, une assistante de service social touche environ à 2 300 € net.

« Ce n’est pas un métier que l’on choisit pour gagner de l’argent ! »

 

Comment concilier au mieux vie professionnelle et vie privée?

On passe pas mal de temps à encaisser les problèmes des autres. Et certains soirs, quand les affaires ont été plus difficiles, émotionnellement et physiquement c’est lourd.

C’est donc important de prendre suffisamment de recul pour laisser ses problèmes professionnels en dehors de la maison. Sinon on ne s’en sort pas. J’ai heureusement une demie heure de voiture pour rentrer chez moi. Au fil des kilomètres, j’oublie ma journée de travail et je pense petit à petit à ma fille et à mon mari qui m’attendent.

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