Interview : Christel, ingénieur chimiste vous parle de son métier

22/09/2016 Partager sur

ingenieur chimiste

En quoi consiste votre métier d’ingénieur chimiste?

Vous pouvez être chercheur ou ingénieur en production dans les usines de produits chimiques, ou faire de l’ingénierie, pour créer de nouvelles usines, étudier l’environnement par exemple.

Si vous deviez décrire les principales tâches au cours d’une semaine ou d’une journée type ?

En recherche, il y aura une partie « travail à la paillasse », donc au laboratoire qui consiste à faire des réactions et des manipulations, puis une partie « analyse des résultats obtenus », c’est-à-dire que j’observe les résultats et je réfléchis à ce qui a fonctionné ou pas et surtout pourquoi. Enfin je détermine si je peux arriver à améliorer le système.

Lors d’une journée type, j’arrive au labo et vérifie ce que j’ai laissé tourner la nuit pour voir comment cela a évolué, et éventuellement je lance de nouvelles réactions ou de nouveaux essais. Quand ça fonctionne, il faut rédiger, car oui on rédige pas mal dans ce métier, ce sont surtout des publications ou des rapports pour les clients afin de les tenir au courant des résultats obtenus.

Au niveau des horaires, étant plutôt un prestataire pour les différentes entreprises, je travaille de 8h à 18h, il ne faut pas s’attendre à faire 8h par jour.

Un exemple de projets/d’anecdotes ?

J’ai travaillé sur des études de peinture poudre, littéralement de la peinture sous forme de poudre et j’élaborais un catalyseur pour que le procédé d’application et de prise soit plus rapide sur ces peintures. J’ai eu des projets de molécules biologiquement actives, dans le domaine pharmaceutique. Je devais fabriquer la molécule et ensuite divers tests étaient effectués dessus. J’ai aussi travaillé sur des séparations de radioéléments, radioisotopes. J’ai étudié également des décapants pour pare-chocs automobile. En bref, on peut avoir des projets extrêmement variés.

Vous travaillez seule ou en équipe ?

Sur les sujets que j’ai traités en tant que prestataire, j’ai travaillé seule, même si j’échangeais de temps en temps avec le directeur du laboratoire. Mais j’avais aussi un sujet de recherche fondamentale que je tenais en parallèle. J’avais avec moi deux ou trois étudiants et nous travaillions en équipe, nous discutions et nous faisions les essais et nous organisions les débriefs. Donc c’est plutôt un travail d’équipe la plupart du temps.

Combien de temps duraient vos missions ?

Ça dépendait de leur ampleur, ça allait de 3 mois de mission pour la plus courte à un peu plus d’un an pour la plus longue.

Vous trouviez souvent et facilement des missions ?

J’ai fait ça pendant plus de 7 ans et j’étais en non-stop avec une à 3 missions en parallèle.

Quel a été votre parcours pour exercer le métier d’ingénieur chimiste?

J’ai fait un Bac C, l’équivalent aujourd’hui d’un Bac S SVT option maths, j’ai ensuite fais un DUT de chimie car je ne savais pas encore si je voulais faire des études longues ou pas. J’ai ensuite intégré une école d’ingénieur chimiste sur Lyon, aujourd’hui le CPE Lyon. Lors de ma dernière année, j’ai fait un double diplôme avec un master de recherche à la fac, ce qui m’a permis de démarrer ensuite un doctorat dans la foulée.

Quelles qualités faut-il pour exercer votre métier d’ingénieur chimiste?

De la rigueur et beaucoup de curiosité intellectuelle, surtout en recherche et il faut aimer le côté pratique de la chimie. Il y a certes une grande partie intellectuelle mais aussi un coté réalisation concrète avec les manipulations.

Utilisez-vous l’anglais ?

Tout le temps, il n’y a quasiment aucune publication en français,  même les livres pour les études sont en anglais. J’ai fait de l’anglais tout au long de ma scolarité mais je n’ai jamais forcément excellé, je ne suis pas bilingue. Ce qui est important, c’est de sortir du système français d’études des langues où « si je n’ai pas la phrase parfaite, je ne dis rien ». Il faut parler, tant pis si on fait des fautes, on arrivera toujours à se faire comprendre, les anglophones sont finalement assez compréhensifs, il faut passer le cap d’avoir peur de faire des fautes. Au fur et à mesure, on gagne en fluidité et en lisant, le vocabulaire se crée tout seul.

Pourquoi êtes-vous enseignante aujourd’hui ?

Pendant mon doctorat j’ai pu faire un peu d’enseignement pour financer ma recherche et je me suis rendue compte que j’aimais bien le contact avec les jeunes, leur transmettre du savoir et des techniques.

Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?

C’est de la science et c’est toujours diffèrent, dans la recherche on a toujours des surprises. Il y a toujours des nouveautés qu’on a envie d’essayer et il y a des applications intéressantes.

Avez-vous toujours voulu faire ce métier ?

En fait après mon bac j’ai procédé par élimination, après avoir enlevé toutes les matières que je n’aimais pas, il ne me restait que la biologie et la chimie.

Si vous deviez changer quelque chose dans votre métier ?

Non, rien c’est un métier qui me plaît tel qu’il est.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui veulent faire le métier d’ingénieur chimiste?

Il faut partir sur des choses qu’on aime, et pas se focaliser sur un poste précis car on peut être surpris. Moi j’ai fait des études de chimie en voulant être chimiste organicienne, c’est-à-dire tout ce qui touche à la chimie organique, afin de me rapprocher du domaine pharmaceutique. Finalement, je me suis retrouvée avec des projets de recherche qui était ce qu’on appelle, du génie des procédés. C’est-à-dire calculer des installations, ce genre de choses. Il y avait un côté très calculatoire, alors que les maths n’étaient vraiment pas ma tasse de thé en terminale. Et tout compte fait, quand on est lancé avec un bon sujet, ça se fait aisément, si on s’attribue le sujet et qu’on a envie de relever le challenge on y arrive.

Concernant le parcours, Il faut suivre la filière scientifique et ne pas négliger les maths et la physique. Si vous ne savez pas encore si vous voulez faire des études longues ou courtes, il vaut mieux se spécialiser tôt. Sinon la voie royale reste la classe prépa puis l’école d’ingénieur.

Si ce métier vous intéresse ou que vous avez d’autres questions, contactez Christel Gozzi, ingénieur chimiste, en vous inscrivant sur JobIRL :bouton

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