Nicolas enseigne la conduite d’engins de chantier chez Tecomah

10/11/2016 6 minutesPartager sur

Nicolas est enseignant chez Tecomah, il a accepté de répondre à nos questions.

conduite engins

Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste votre métier d’enseignant en conduite d’engins?

Je suis enseignant en conduite d’engins et travaux publics à l’école Tecomah à Jouy-en-Josas. J’y enseigne depuis octobre 2012, c’est donc ma 5ème rentrée scolaire. J’aborde principalement la conduite d’engins pratique, la technologie liée à la conduite d’engins et j’enseigne aussi les principes de terrassements en Bac Pro Travaux publics.

Quelles classes avez-vous ?

 Je suis référent des CAP de 1ère année. En conduite d’engins, l’école propose des CAP qui durent 2 ans, il existe aussi un CAP sur une seule année pour les gens qui sont déjà titulaires d’au moins un CAP. Ils sont alors dispensés de toutes les matières générales, ils ne font que de la pratique et de la technologie professionnelle.

Combien d’élèves avez-vous  ?

En CAP conduite d’engins, nous avons entre 20 et 25 élèves en première année et  deuxième année. En CAP d’un an, nous en avons 15.

Quelles sont les autres formations de cette école ?

Concernant les travaux publics, il y a le CAP conduite d’engins, le Bac Pro travaux publics, le BTS travaux publics. Nous avons également un bac pro Maintenance des matériels travaux publics, qui forme des mécaniciens d’engins de travaux publics.

En dehors des travaux publics, nous avons plusieurs  formations dans le secteur de l’environnement :

Bac pro : aménagement paysager, gestion des milieux naturels et de la faune.

BTS : aménagement paysager, gestion et maîtrise de l’eau, gestion et protection de la nature.

Licence pro : construction de terrains de sport.

Qu’apprend-on pendant la formation de conducteur d’engins ?

Nous développons l’esprit d’équipe, car même si on est dans son engin, on travaille beaucoup en équipe. Il est aussi nécessaire d’être patient et d’avoir la maîtrise de soi. Des notions de mathématiques aident, car il peut y avoir des calculs de surfaces et de volumes. Les matières générales abordées lors du cursus sont principalement les mathématiques et les sciences, mais nous avons aussi 1h de français, 1h d’histoire-géo et 2h de sport.

Où peut travailler un conducteur d’engins ?

Dans le secteur des travaux publics, le conducteur d’engins peut travailler dans une entreprise classique de terrassement, c’est le plus répandu. Il y a aussi la démolition, la VRD (Voirie et réseaux divers), la construction de routes, les carrières et les centrales de recyclage ou de fabrications (ciment par exemple).

Y a-t-il des stages pendant le cursus ?

Chez Tecomah, pour tous les cursus travaux publics, c’est uniquement en alternance. Bien que certains trouvent leur alternance en se présentant au bon endroit au bon moment, ce n’est pas forcément facile pour d’autres de trouver l’employeur. Nous organisons donc des « job meeting », c’est-à-dire qu’on fait venir les apprentis recrutés et les entreprises qui cherchent des apprentis. À la suite de ça, une bonne partie trouve un contrat. Mais il peut encore y en avoir certains qui ne trouvent pas, par exemple cette année pour la rentrée de septembre dernier, il y a encore un jeune qui n’a pas de contrat.

Quels sont les débouchés ?

Pour les CAP, nous avons un taux de réussite qui varie entre 85 et 90 %. Il y a une bonne partie d’embauche à la suite du CAP pour ceux qui veulent rester dans leur entreprise. Nous avons aussi beaucoup de jeunes qui, après leurs CAP conduite d’engins, enchaînent avec un bac pro travaux publics, puisque le CAP leur permet de rentrer directement en 1ère  année et donc d’avoir un CAP et un Bac pro en 4 ans.

Quel est le salaire et les évolutions de carrières possibles ?

 Il ne faut pas voir uniquement le salaire brut ou net qu’on a la fin du mois, car dans les travaux publics, il va y a avoir plusieurs types de primes comme des primes de déplacement ou prime de panier ( pour les déjeuners ) par exemple, qui vont assez vite augmenter le salaire. Les jeunes vont gagner entre 1300 et 1600 € net à la fin de leur CAP et ensuite selon le domaine cela peut plus ou moins augmenter.

 Selon les profils et l’entreprise, il est possible de rapidement évoluer vers des postes de chef d’équipe voir à terme chef de chantier. Par exemple, ceux qui sont partis vers un bac pro travaux publics, qui forme déjà aux métiers de chef d’équipe et de chantier, après leurs CAP ont plus de chances d’évoluer rapidement vers ces métiers.

Quels sont les bons côtés du métier ?

 En étant conducteur d’engins, il y a toute une palette de métiers que l’on peut exercer, il y a 8 ou 9 catégories d’engins donc ça laisse un certain choix. Et comme dit auparavant il y a plusieurs domaines différents. Nous travaillons beaucoup en extérieur, cela peut être un avantage ou un inconvénient pour certains. Nous avons beaucoup de jeunes qui viennent pour ça, ils ne veulent vraiment pas travailler en intérieur. De plus, à qualification égale, c’est un métier plutôt bien payé. Par exemple, par rapport à quelqu’un qui aura un CAP de maçon, nous sommes moins fatigués puisqu’on est dans l’engin et mieux payés. Enfin, en tant que conducteur d’engins, vous pouvez aussi bien être sur des longs chantiers qui durent plusieurs mois que changer de chantiers toutes les semaines, cela peut donc plaire autant à ceux qui aiment le changement qu’à ceux qui préfèrent rester longtemps sur un même chantier.

Le métier est-il ouvert aux femmes ?

 Oui tout à fait, cette année en cap nous n’avons qu’une seule fille, mais de manière générale nous avons rarement plus de 2 filles et elles réussissent tout autant le cursus que les garçons. Le métier peut être aussi bien exercé par un homme que par une femme, simplement, les femmes ont tendance à être moins attirées par ce secteur, car les travaux publics sont un secteur assez masculin et assez macho en toute honnêteté.

 Selon vous, comment évoluera ce métier ?

Ces dernières années, il y a eu un petit passage à vide, il y avait un peu moins de travail. Mais en ce moment, c’est en train de revenir. C’est un métier qui, de toute façon, ne s’arrêtera sûrement pas. On aura toujours besoin d’engins de constructions, même si les machines évoluent, il y aura toujours besoin d’un pilote à l’intérieur.

Vous avez des questions? Posez-les sur le forum JobIRL:

https://www.jobirl.com/mon-orientation/metiers/batiment-travaux-publics-architecture/conducteur-dengins-de-chantier

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