Vous avez la fibre humanitaire? Découvrez le métier de Jean, chargé de projets fundraising au WWF

18/10/2016 7 minutesPartager sur

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1/ Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste votre métier ?

Le fundraising, c’est, en français, la collecte de fonds. C’est un des moyens pour une ONG de se financer, et c’est donc très important parce que ça permet de financer la mise en place de nos actions. Pour le WWF, cela finance nos programmes de conservation de la nature. Pour d’autres ONG, il peut s’agir de programmes d’urgence humanitaire, ou de programmes de recherche scientifique par exemple. Sans argent, on ne pourrait pas mener d’actions de grande ampleur comme aujourd’hui grâce à la générosité des donateurs.

Il y a diverses façons de collecter des fonds : auprès du grand public – vous et moi – qui donne de petites sommes, mais comme on dit « ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières » ! Il y a aussi la collecte auprès des entreprises, des organismes publics, etc. Pour ma part, je travaille au service de la collecte auprès du grand public.

Pour la collecte auprès du grand public, il y a de nombreuses façons de faire (par internet, par courrier, par téléphone, etc.). Personnellement, je m’occupe notamment de ce qu’on appelle le « street-fundraising ». Il s’agit des personnes qui sont dans la rue, qui viennent à la rencontre des passants, et qui les sensibilisent, leur parlent de notre cause, et leur proposent de nous soutenir. C’est-à-dire que si la personne est intéressée par le WWF et qu’elle a envie de nous aider, elle peut choisir de le faire dans la durée, par le biais d’un prélèvement automatique par exemple. Je ne vous parle pas d’un abonnement téléphonique, je vous parle d’un don régulier : c’est donner quelques euros chaque mois pour soutenir la cause. 

C’est très important car ça permet à la fondation d’avoir du budget pour planifier des projets en amont, et d’avoir des personnes qui sont à nos côtés tous les jours. Ça nous donne un peu plus de poids quand on veut faire passer des messages au gouvernement ou aux entreprises. Si nous disons que nous avons 210 000 donateurs en France qui nous soutiennent et qui ont confiance en nous, ça change la donne. Nous avons aussi près de 3000 bénévoles actifs en France. Au-delà du street fundraising, il y a la collecte sur internet (emailings, newsletters, un site internet avec beaucoup d’informations sur nos différentes activités). Le WWF organise aussi des événements pour lesquels nous pouvons demander une participation aux frais ou des événements comme des courses où pour chaque km parcouru, il y a 1 euro qui est reversé à la fondation… Nous avons également une e-boutique où vous pouvez acheter des peluches d’animaux, des vêtements à l’effigie de WWF. Il y a beaucoup de choses à faire, et ça vaut le coup car les fonds sont reversés pour l’objet social de la fondation, c’est-à-dire la préservation de la planète. Mon but est donc de réussir à collecter des fonds, d’une façon ou d’une autre, pour financer ces projets de conservation de la nature.

2/ Concrètement, si vous deviez décrire vos tâches principales au cours d’une journée type ?

Nous travaillons en équipe (nous sommes une dizaine), au sein du service « générosité publique », sur différents canaux, en fonction des compétences de chacun. Il y a une personne chargée du développement de la e-boutique, une responsable digitale qui s’occupe de l’envoi des emails, une personne en charge du marketing direct (les courriers envoyés), une personne responsable des legs (pour ceux qui veulent transmettre leur patrimoine), une personne responsable du bénévolat et des événements.

Au quotidien, je m’occupe du streetfundraising et de certains événements. Pour le streetfundraising, il faut demander des autorisations aux mairies, gérer les équipes qui sont dans la rue, les former, leur donner des t-shirts, des bulletins de soutien, etc.

En ce qui concerne les événements, je travaille sur le Pandathlon. C’est une randonnée éco-conçue, qui a eu lieu cette année dans le Massif du Mont-Blanc, et pour y participer, les personnes doivent collecter des fonds auprès de leur entourage. Quand chacun a collecté ses fonds, nous nous retrouvons pour la marche, sur le lieu même que nous aurons aidé à préserver grâce aux dons !  Pour organiser cet événement, il faut bien sûr tout gérer : les participants viennent un week-end complet, il faut donc que tout soit prêt le moment venu (lieux d’accueil, repas, activités, etc.)

3/ Sur quels projets travaillez-vous en ce moment ?

Nous avons dupliqué le Pandathlon dans certains DOM-TOM, il y en a déjà un en Nouvelle-Calédonie, il s’agit d’un trail : les participants courent dans la montagne pour récolter des fonds et ces derniers sont reversés pour replanter une forêt suite à un incendie. Il y a aussi un Pandathlon à La réunion, cette année, il aura lieu le 11 septembre 2016, les participants réunionnais vont courir pour sauver une espèce rare en danger d’extinction, qu’on ne trouve que sur l’île de la Réunion, qui est un petit lézard qu’on appelle le « gecko vert de Manapany ». Les frais de participation à l’événement seront reversés pour la préservation du gecko. Au-delà de ça, nous pensons déjà au Pandathlon 2017. C’est un événement qui nous tient à cœur parce qu’on a rarement l’occasion de rencontrer nos donateurs, et pourtant c’est grâce à eux que l’on peut agir pour préserver notre planète ! Là on se retrouve dans une ambiance conviviale, c’est génial d’avoir ce moment d’échange !

4/ Quel a été votre parcours pour arriver à ce métier ?

J’ai fait une prépa puis une école de commerce, l’ESC Toulouse. Après ce type d’école, en général, les étudiants recherchent des postes en entreprises. J’ai eu envie de faire autre chose, je ne voulais pas refaire comme lors de mes stages en marketing ou en communication. Je me suis demandé ce que je pouvais apporter à une ONG : pas évident d’apporter quelque chose quand on n’est pas spécialiste, ni ingénieur agronome, ni biologiste. Je savais juste que j’avais envie de faire quelque chose de bien. Mes compétences tournent plutôt autour du marketing et de la communication alors j’ai cherché et j’ai trouvé ce métier « fundraiser » dans les ONG. C’est en quelque sorte l’application du marketing dans le monde caritatif. C’est exactement ça qu’il me fallait.

5/ Faut-il une qualité ou un talent particulier pour exercer ce métier ?

Il faut avoir le sens de l’engagement quand on fait un métier comme celui-là. Je me lève tous les matins en me disant que je participe à quelque chose de bien, mais les choses ne sont pas toujours faciles car nous n’avons pas forcément les budgets pour mener tous les projets qu’on voudrait, et on se donne à fond car c’est pour la bonne cause. C’est un choix de vie quand on travaille dans une ONG, c’est par passion.

6/ Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier ?

Il est passionnant à plusieurs niveaux : je travaille avec des personnes qui traitent de choses de tout ordre, par exemple, des biologistes, des experts en braconnage, en écosystèmes marins, en forêt … des gens qui ont beaucoup de culture dans des domaines très variés ! Et ils ont tous la passion de l’écologie, ils sont sur le terrain, ils se donnent à fond tous les jours pour faire en sorte que notre Terre reste vivable, et ils sont tellement passionnants que ça donne envie de se décarcasser soi-même, de se défoncer pour réussir à financer ces projets !

7/ Si vous aviez une chose à changer ?

J’aimerais que les gens se rendent mieux compte de la valeur de la planète et que ce soit normal de faire les choses bien. Tout le monde n’a pas les mêmes centres d’intérêts, mais quand on voit ce qui se passe réellement sur la planète et comment les gens s’en fichent, je me rends compte qu’il faut qu’il y ait une prise de conscience collective. Quand on baigne dedans tous les jours, ça ouvre les yeux. Non, ce n’est pas pour rien si le WWF vous incite à réduire le nombre de km en voiture ! Non, ce n’est pas pour vous embêter que le WWF dit qu’il faut changer nos énergies ! Non, ce n’est pas par excès de zèle que le WWF dit qu’il faut faire attention aux océans !

8/ Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui veut faire ce métier ?

Se donner à fond, ne pas s’arrêter à des problématiques matérielles, et rester engagé et épanoui.

Concernant le recrutement chez WWF, il peut y avoir des postes sur des fonctions support (comptabilité, communication, ressources humaines). Nous avons des offres sur http://www.wwf.fr/recrutement/.

Envie d’en savoir plus sur le métier de Jean? Contactez-le via son profil JobIRL:  https://www.jobirl.com/mon-orientation/metiers/social-vie-associative/collecteur-de-fonds

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