Karoline nous parle de la maroquinerie : un secteur qui recrute en France et à l’étranger !

25/10/2018 4 minutesPartager sur

Karoline Bordas, 37 ans, a fondé In Cute, un atelier-showroom où elle imagine et réalise des articles de maroquinerie.

karoline bordas

En quoi consiste exactement votre métier ?

« Spécialisée dans la couture à la main, une technique ancestrale de sellerie, je conçois des accessoires en cuir sur mesure qui répondent aux besoins quotidiens ou exceptionnels. »

Sacs, ceintures, portefeuilles, étuis, ce que j’appelle des indispensables, tous ces objets qui nous accompagnent chaque jour et qui vont résister au fil du temps grâce au point sellier.

 

Quelles sont les compétences humaines et techniques requises pour l’exercer ?

Dans les métiers manuels, il faut être avant tout attentif, précis, minutieux et concentré.

« Chaque artisan, quel que soit son domaine, doit rencontrer et être en osmose avec la matière qu’il façonne. »

C’est de plus un univers où l’on doit en permanence être ouvert et curieux aux anciennes et nouvelles techniques, persévérant et tenace, pour savoir se remettre en question quand les résultats souhaités prennent un peu plus de temps.

maroquinerie

Et comme on travaille souvent en équipe et au contact de la clientèle, il est important d’être réceptif à l’autre et de communiquer pour répondre au mieux à toutes les attentes. Le but étant de proposer et de réaliser l’objet de leurs rêves.

Rejoins la communauté des Métiers du Cuir pour en savoir plus

Comment êtes-vous arrivée dans ce domaine ? Et quelle formation avez-vous suivi ?

Je peins depuis l’âge de dix ans et pratique le théâtre depuis plus de vingt ans. Après une maîtrise de lettres, j’ai d’abord été professeure de français, pigiste, puis mon âme d’artiste a repris le dessus.

Par hasard, à la demande d’une amie je suis devenue maquilleuse pour des portraits photos très sobres, où les artifices cosmétiques sont invisibles. Les pinceaux ont été mes outils pendant quatre ans. En fait j’essayais plein de choses qui ne parlaient pas vraiment.

Et puis, sur une brocante, j’ai découvert des peaux de chèvres et suis repartie avec. Seulement, de retour à la maison bien décidée à me confectionner divers objets, j’ai réalisé que c’était un vrai métier et il fallait que j’y arrive.

A trente ans, avec mes droits, une bourse du Conseil régional et mes économies personnelles, j’ai passé en un an un CAP sellerie-maroquinerie aux Ateliers Grégoire (La Fabrique) à Paris. Dès le premier jour de formation, l’odeur, l’ambiance, j’ai su que ma voie était toute trouvée.

Ensuite j’ai intégré une entreprise de sellerie comme cheffe d’atelier et décidé, au bout de dix-huit mois, de voler de mes propres ailes. Histoire d’être seule aux commandes et indépendante, libre de créer sans contraintes. »

 

Pourquoi aimez-vous ce métier ?

sac cuir

« Comme dans tous les métiers de l’artisanat, c’est la matière première qui vous fait avancer. »

Et moi, c’est le cuir classique ou exotique, ses couleurs qui me parlent. C’est un matériau noble et robuste qui permet de concevoir des objets utiles, créatifs et pérennes.

 

 

 

Dans cet univers quels sont, selon vous, les nouveaux postes de demain prometteurs qui vont permettre d’évoluer dans sa carrière ?

« C’est un secteur qui recrute en France, mais aussi à l’étranger où la « french touch » est très appréciée. »

Et comme nous ne sommes pas encore aussi nombreux que les cuisiniers, de nombreux postes sont à pourvoir avec des évolutions de carrière intéressantes dans de grandes maisons de maroquinerie de luxe, comme de petites entreprises, chez un artisan ou à son propre compte.

 

Est-ce une fonction qui vous amène à vous déplacer en France ou à l’étranger ?

Exceptées quelques interventions dans des écoles de commerce et des entreprises en province, je bouge peu. Mais certains de mes collègues peuvent voyager lors de programmes de valorisation de l’artisanat français à l’étranger.

 

En début de carrière combien gagne-t-on en moyenne ? Et le salaire est-il exponentiel ? 

Un sellier-maroquinier débutant gagne en général le SMIC, parfois un peu plus en fonction de l’entreprise, des intéressements ou du treizième mois. Son salaire peut augmenter au fil de ses promotions, quand il devient second d’atelier puis chef d’atelier ou s’il décide de partir à l’étranger.

 

 Karoline est là pour répondre à tes questions sur la maroquinerie et l’artisanat !inscription

Je suis professionnel.le
Et si vous accompagniez des jeunes en manque de réseau ?

Qui mieux que vous peut parler de votre métier ?
En quelques heures par an, éclairez des jeunes dans leur parcours en échangeant avec eux !

Accéder à l’espace pro