Animation : Directrice d’accueil collectif des mineurs, un métier entre la communication et la gestion !

12/04/2017 Partager sur

Lisa est directrice d’accueil collectif des mineurs, un métier entre la communication et la gestion !

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En quoi consiste votre métier de directrice d’accueil ?

Je suis directrice d’accueil collectif de mineurs. Ce métier consiste à gérer les structures qui vont accueillir les enfants, principalement sur les temps de vacances, c’est-à-dire soit des centres de loisirs soit des séjours de vacances. Dès lors que les enfants ne seront pas avec leurs parents ou à l’école, ils seront dans un de ces centres que je peux diriger.

Au quotidien, ce métier consiste à mettre en place des projets au service des enfants. Cette réflexion est menée en équipe, avec les animateurs, les adjoints de direction, les assistants sanitaires… La dimension de travail en équipe est très importante dans ce métier, aussi bien dans le métier d’animateur que celui de directeur. Il faut réfléchir ensemble pour donner tous les moyens possibles pour que les enfants soient le mieux accueillis possible sur les structures.

Il peut y avoir des directeurs fixes, mais personnellement j’occupe le poste de directrice uniquement sur les temps de vacances. On peut à la fois encadrer des équipes qui vont aller de 2 / 3 animateurs à 40. Tout va dépendre de ce qu’on aime dans ce métier : si on préfère plutôt les petites équipes, avec des petites dynamiques et un côté plus convivial, ou à l’inverse si on préfère travailler avec des plus grosses équipes où le management d’équipe va être beaucoup plus présent. Pour ma part, je préfère à l’heure actuelle gérer des équipes plus importantes entre 15 et 20 animateurs, et à ce moment-là on accueille entre 80 et 150 enfants sur les centres.

Et concrètement, si vous deviez décrire les principales tâches que vous effectuez au cours d’une journée type en tant que directrice d’accueil ?

Un des ressorts de l’animation est principalement l’adaptation. Donc même si on a des rythmes et des rituels qui sont ancrés, la carte de l’adaptation doit être dans tous les cas mise en place.

Dès son réveil, le directeur se met en marche et en action. Il doit être disponible aussi bien pour ses équipes que pour les enfants. Le but est de préparer la journée sur l’aspect à la fois administratif, pédagogique et sur la vie quotidienne. Il faut s’assurer que tout le monde soit en place et à son poste pour accueillir les enfants. Si on est sur un séjour, il faut s’en assurer dès le petit déjeuner, si on est dans un accueil de loisirs sans hébergement, il faut être sûr que l’accueil est mis en place, que la préparation des activités a été anticipée, il faut aussi voir les parents dès le démarrage pour faire la transition entre la maison et le centre de loisirs.

Une fois que la journée est lancée, le directeur va être là en soutien aux équipes. On va s’intéresser aux animations qui sont proposées par les équipes, prendre des nouvelles des enfants. Ensuite il y a un travail important mené en fin de matinée ou dans l’après-midi : la gestion de l’administratif. Il s’agit de gérer les budgets, de mettre à jour des dossiers, de gérer les relations avec les partenaires, les relations avec l’organisateur.

Une réunion avec les équipes est aussi organisée soit après le déjeuner, pendant les temps calmes des enfants. Ce moment est l’occasion pour les équipes de se rencontrer pour faire un point à mi-parcours de la journée. Ces réunions d’équipe peuvent être aussi organisées en fin de journée, soit le soir, soit une fois par semaine en fonction du fonctionnement. La concertation en équipe est très importante pour prendre des nouvelles des enfants et communiquer sur la situation des enfants et pour donner des informations en termes de cohésion d’équipe.

Quel a été votre parcours scolaire pour arriver au métier de directrice d’accueil ?

Initialement, mon parcours a commencé par le passage du BAFA pour être animatrice. Une fois qu’on s’intéresse à l’animation, aux projets et qu’on a envie de prendre des responsabilités, à partir de 21 ans on peut passer la formation BAFD. C’est ce que j’ai fait et depuis 10 ans j’exerce ce métier de directrice d’accueil des mineurs.

En termes de possibilités d’évolution, il est possible de s’engager sur une version professionnelle, c’est-à-dire sur le BPJEPS (Brevet Professionnel de la Jeunesse de l’Education Populaire et du Sport). C’est une formation professionnelle qui va durer en moyenne une année et qui va permettre d’avoir tous les éléments pédagogiques pour rentrer sur une version professionnelle, en prenant notamment l’option complémentaire : l’option de direction. Cela permettra, en plus du BPJEPS, qui permet juste d’être animateur professionnel, de faire de la direction professionnelle.

Sur des postes de coordinateurs jeunesse en mairies et en associations, il y a la possibilité de faire la formation DEJEPS qui est le niveau supérieur.

Quelles sont pour vous les qualités requises pour exercer votre métier de directrice d’accueil ?

Selon moi, il faut avoir un goût particulier pour la relation à l’autre aussi bien avec les collègues, les enfants, que les partenaires. C’est un grand métier de communicant. Il faut aussi être dynamique, savoir gérer son propre rythme et savoir bien gérer sa fatigue : il ne faut pas s’oublier.

La curiosité fait également partie des qualités à avoir. Il faut être curieux pour proposer de nouveaux projets. Il est donc nécessaire de se renouveler et d’avancer sur des projets.

Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier de directrice d’accueil ?

Ce que j’aime dans mon métier c’est le fait de faire grandir les autres, aussi bien les enfants que les animateurs qui sont pour certains des jeunes animateurs. On permet à chacun par le biais d’un projet de donner des repères qui leur permettent d’avancer, de prendre appui dessus, de rebondir etc… Dans le cadre d’un séjour de vacances, même pour un accueil de loisirs, l’intérêt est que les enfants partent avec quelque chose de plus.

Si vous aviez quelque chose à changer dans votre métier de directrice d’accueil, ce serait quoi ?

Il faudrait changer la reconnaissance statutaire que l’on a, c’est-à-dire qu’on est beaucoup sur des contrats précaires, de courte durée. Quand on monte en échelon, on peut en vivre correctement, mais il manque ce côté reconnaissance institutionnelle. On parle beaucoup des parents, de l’école, mais l’aspect animation et loisirs est parfois un peu oublié, or c’est un élément complémentaire à l’école et à la famille qui n’est pas négligeable.

Avez-vous une anecdote à raconter ?

En séjour de vacances, il y a toujours le rituel des cartes postales : les enfants écrivent une carte postale à leur papi, mamie, parents… Lors d’un séjour, il y avait une petite fille qui était un peu malade, qui ne voulait pas participer à une activité, elle était donc restée avec moi dans mon bureau de direction, et j’étais moi-même en train d’écrire une carte postale. Elle m’a demandé ce que je faisais et je lui ai expliqué que j’écrivais une carte postale à ma maman. Très surprise elle m’a répondu : « Ah bon ? Mais les directrices aussi ont des mamans ? ». Cette anecdote me fait encore sourire car les enfants voient toujours ces fonctions comme des fonctions où on agit pour eux, où l’on se met à leur service, mais ils n’imaginent pas forcément que nous avons une vie personnelle à côté. C’était marrant de voir que cette enfant s’est rendue compte que j’avais aussi une maman et que je lui écrivais pour lui donner des nouvelles.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut faire votre métier de directrice d’accueil ?

Il ne faut pas avoir peur de prendre des engagements et des responsabilités car on a besoin aujourd’hui de personnes qui s’engagent au service des autres et de l’éducation. Il est aussi indispensable de croire en ses valeurs, de savoir qui on est et ce qu’on peut apporter aux autres. C’est un aspect très important dans ce métier d’engagement. Il faut croire en ses valeurs pour pouvoir les partager sur le terrain.

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