Nathalie est représentante Produit/Process chez Lilly : un métier à la fois technique et scientifique – Semaine Industrie

22/03/2017 Partager sur

semaine de l'industrieEn quoi consiste votre métier ?

Je travaille sur un site de production de médicaments chez Lilly en tant que Représentante Produit / Process au département TSMS (Technical Services and Manufacturing Science). La mission de ce site est de produire des médicaments injectables. Dans le bâtiment où je travaille, nous produisons de l’insuline qui va être utilisée par les personnes atteintes de diabète. On produit ce médicament sous forme de cartouches de verre dans lesquelles on ajoute de l’insuline. On va mélanger tous les composants qui nous permettent de produire notre solution d’insuline dans une cuve. On passe ensuite à l’étape suivante qui consiste à remplir cette solution dans nos cartouches de verre. Personnellement, je travaille sur cette étape et je viens en support à la production. En effet, il y a des équipes de production qui tournent en permanence et qui travaillent pour remplir ces cartouches et des équipes support, dont je fais partie qui sont là pour évaluer l’impact produit notamment quand il y a des événements atypiques sur notre ligne de production.

Dans mon travail, je suis à la fois du côté scientifique et technique. Il arrive que des événements atypiques surviennent sur notre ligne et que ceux-ci risquent d’impacter notre produit (par exemple que la qualité ne soit pas celle attendue, qu’il y ait une dégradation sur le produit…). A ce moment-là, c’est moi qui doit me demander si le produit est impacté, s’il est utilisable par le patient ou non. Je dois tous les jours régler ce type de problèmes une fois que je suis contactée par l’équipe de production.

Je travaille dans une équipe multifonctionnelle d’une dizaine de personnes composée de représentants de production, de personnes chargées de la partie stérilité du produit, d’autres de la partie technique de l’équipement, d’autres de la maintenance, des personnes qui gèrent la qualité et qui ont plus une dimension documentaire… Plusieurs métiers sont représentés.

Et concrètement, si vous deviez décrire les principales tâches que vous effectuez au cours d’une journée type ?

Tous les matins, une réunion de production est organisée avec tous ces acteurs pour faire le point sur ce qui s’est passé la veille ou le week-end. L’objectif est de constater s’il y a eu des événements particuliers, de voir comment les lignes de production ont été gérées, de rechercher des informations et de trouver des solutions pour gérer les problèmes. Parfois les problèmes rencontrés sont gérés immédiatement, parfois on s’autorise à continuer et on fait une évaluation a posteriori pour décider si le produit sera conservé ou non.

Le reste de la journée est ensuite très dépendant des problèmes rencontrés ou non. Soit on va en zone de production pour régler directement le problème et le constater. Soit aucun problème particulier n’est survenu et dans ce cas-là, nous pouvons entamer un travail à moyen terme. Il s’agit de faire des vérifications sur des choses qui sont en cours, rédiger des rapports.

Mais tout au long de la journée, je reste joignable car je peux être contactée pour gérer un événement à tout moment. Parfois cela se résout très rapidement et à l’inverse un problème peut être aussi très long à résoudre. Cela reste donc ma priorité n°1 dès lors que la production a un souci et c’est à moi de m’organiser pour le gérer le plus rapidement possible.

Quel a été votre parcours scolaire pour arriver à ce métier ?

J’ai d’abord fait une classe prépa physique chimie puis une école d’ingénieur à Toulouse. J’ai suivi une formation en génie chimie. Lors de ma dernière année je me suis spécialisée dans les procédés pharmaceutiques car dès le départ je voulais travailler dans ce secteur. J’ai donc fait une spécialisation dans ce domaine. Pendant toutes mes études j’ai fait des stages dans le secteur chimie pharmaceutique en France dans des petites entreprises. Je n’avais jamais travaillé avant dans un gros site de production comme celui où je suis actuellement qui emploie 1500 personnes.

A la fin de mes études, durant mon année de spécialisation, je suis partie à l’étranger, à Dublin, pendant 6 mois dans une université partenaire de mon école. J’ai ensuite obtenu mon diplôme en tant qu’Ingénieur en génie chimie.

Par la suite, le premier poste que j’ai trouvé était au sein de mon entreprise actuelle : Lilly. Au début, j’ai passé 6 mois à avoir des missions qui n’étaient pas du tout proches de la production. Il s’agissait plus d’une évaluation périodique de la qualité des produits, de la rédaction d’une revue mensuelle ou trimestrielle de l’état des procédés et des produits. Ce poste était assez loin du concret. J’ai ensuite changé pour occuper mon poste actuel. Cela fait maintenant deux ans que j’exerce cette activité.

Au départ je voulais travailler dans le secteur pharmaceutique. Je m’en suis rendue compte en faisant mes études qui étaient centrées sur le domaine de la chimie. Le secteur pharmaceutique m’intéressait beaucoup (activité biologique des médicaments, intérêt pour le patient, etc…)

Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que si je voulais être à l’aise dans l’industrie pharmaceutique, il était important d’avoir un poste proche de la production. C’est effectivement dans l’étape de production que tout se passe et que tout va ensuite se répercuter sur les autres services. C’est en étant déjà sur le site que je me suis rendue compte que c’était ce type de poste qui allait m’intéresser. A l’origine, pendant mes études je n’étais pas convaincue de vouloir travailler plutôt en industrie ou en développement.

Quelles sont pour vous les qualités requises pour exercer votre métier ?

Il faut être quelqu’un d’organisé car il y a parfois beaucoup de choses à gérer en même temps. Certaines semaines sont assez calmes et d’autres sont chargées parce qu’il y a beaucoup de problèmes en même temps. Il est donc important de savoir gérer son temps et de s’adapter à ce rythme très variable.

Il faut aussi être assez pragmatique puisque lorsque des problèmes doivent être résolus, il est nécessaire de raisonner, d’avoir une bonne logique et d’être conscient de ce que cela implique.

Par ailleurs, il faut savoir gérer son stress car beaucoup de décisions doivent être prises dans l’urgence et qu’il est nécessaire d’apporter une réponse et d’évaluer les situations très rapidement. Mais il faut savoir que le poste nous apprend aussi à gérer son stress, cela fait partie de l’apprentissage.

Qu’est ce qui fait que vous aimez votre métier ?

J’aime beaucoup ce métier car il est très varié. On peut penser que sur un site de production qui n’est pas récent, les problèmes sont tous connus et le travail est redondant. Or il ne l’est pas autant qu’on pourrait s’y attendre. Nous rencontrons systématiquement des problématiques nouvelles. Chaque jour, il y a certes des problèmes récurrents, mais il y a toujours quelque chose de nouveau à faire et à gérer. De plus c’est sur nous que la production compte pour gérer les problèmes et pour apporter une expertise pour savoir si l’équipe peut continuer à produire ou pas.

L’aspect intéressant de mon métier est aussi le fait de travailler dans une équipe pluridisciplinaire. On se consulte, on discute ensemble des problèmes. Plusieurs cœurs de métiers travaillent donc ensemble, avec tous le même but : faire avancer la production.

Si vous aviez quelque chose à changer dans votre métier ?

Il y a un aspect documentaire assez important dans ce métier qui peut parfois paraître lourd. Il s’agit selon moi du point le moins intéressant. Il est en effet indispensable de tout justifié et d’une manière très précise. Je ne suis pas sûre que cela soit potentiellement modifiable car c’est un aspect important en particulier dans le secteur pharmaceutique mais je dirais que c’est le moins passionnant.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui veut faire votre métier et surtout aux filles qui sont moins attirées par ce secteur ?

Le secteur pharmaceutique est un secteur assez mixte et équilibré : il y a d’ailleurs beaucoup de femmes qui y travaillent. Il ne faut donc pas être effrayée par ce secteur.  Il faut savoir que ce secteur a une grande exigence d’un point de vue de l’intégrité dans le travail : il faut être quelqu’un de très précis, perfectionniste et rigoureux. Il ne faut pas hésiter à se lancer dans le type de poste dans lequel je suis. Celui-ci demande beaucoup d’investissements, avec parfois des journées très longues parce qu’un problème survient et qu’il faut rester pour le gérer. Mais en même temps on se sent vraiment utile et l’apprentissage dont on peut bénéficier durant notre carrière est très enrichissant. Nous apprenons énormément de choses. D’ailleurs nous devenons référent sur notre sujet et on devient LA personne à contacter. Nous devons donc prendre des décisions, nous avons beaucoup de responsabilités. Mais cela reste tout de même accessible même à des débutants. La période d’apprentissage sur ce type de poste peut prendre de 1 à 2 ans avant d’en maîtriser à peu près tous les aspects. Ce métier permet au fur et à mesure de gagner en assurance, de se confronter à des situations de stress, de prise de décisions… pour être ensuite bien paré pour tout assurer !

Vous avez des questions ? Echangez avec Nathalie et les collaborateurs de Lilly.

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