Michel vous explique son métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs chez GRTgaz

28/04/2017 Partager sur

michel pinet

1/ Pouvez-vous expliquer aux jeunes en quoi consiste votre métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs ?

J’interviens dans le cadre de mon métier sur des compresseurs de gaz qui sont placés un peu partout en France sur le réseau de GRTgaz. Ces compresseurs servent à redonner un peu d’énergie au gaz tous les 150 kms car ce dernier frotte contre les parois des canalisations et cela le ralentit. GRTgaz a environ 80 compresseurs installés sur 30 stations. Une partie est constituée de turbines à gaz qui ressemblent à des réacteurs d’avion et l’autre partie de machines entraînées par des moteurs électriques.

grtgaz

2/ Où exercez-vous votre métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs ?

Mon bureau est basé à Bois-Colombes en région Parisienne, par contre mes stations sont réparties un peu partout en France, je suis donc amené à me déplacer quelquefois (2 jours par semaine maximum). Mon travail consiste à m’assurer que les machines soient disponibles. Pour cela j’organise des opérations de maintenance, comme on fait la révision ou le dépannage d’une voiture. Nous sommes cinq personnes à faire le même métier, c’est-à-dire gérer la disponibilité des compresseurs de gaz. Le principe est le même, nous organisons les interventions de personnes venant de plusieurs équipes, nous sommes un peu des chefs d’orchestre. Il y a une équipe dans mon service qui se compose de six personnes. Nous envoyons l’une d’elle sur place pour superviser les opérations réalisées par des équipes des constructeurs. Il y a aussi les exploitants qui sont en priorité chargés d’assurer la sécurité, mais qui ne font pas partie de la même direction que moi.

3/ Quelles sont vos horaires de travail ?

Il s’agit d’horaires de bureau, nous travaillons du lundi au vendredi, de 8 h à 17h. Exceptionnellement, les personnes qui travaillent avec moi peuvent être amenées à faire quelques heures supplémentaires sur les chantiers pour palier soit à un imprévu, soit à une demande pour raccourcir le planning d’intervention.

4/ Avez-vous une journée type ?

Non, justement. Nous avons un travail de fond à faire : organiser, planifier des interventions, travailler sur les actes de maintenance. Nous sommes aussi très sollicités par les constructeurs ou nos collègues exploitants qui sont sur site. Ils nous appellent pour nous informer de certaines défaillances et nous demander conseil. C’est un métier où il faut savoir s’adapter et mener de front plusieurs activités. J’ai aussi quelques tâches administratives. La plus importante concerne la relation contractuelle avec les constructeurs. Pour les faire travailler, il faut leur passer des commandes.

5/ Quel a été votre parcours professionnel pour être gestionnaire électro-compresseurs ?

J’ai un parcours atypique, je suis rentré très tôt dans les entreprises qui s’appelaient à l’époque, EDF GDF. J’ai eu un bac électrotechnique en 1984. La même année j’ai passé un concours pour entrer dans une école des métiers d’EDF. J’ai appris pendant 18 mois le métier d’électricien sur le réseau de distribution. Comme je sentais que j’avais du potentiel, j’ai continué à me former régulièrement par correspondance dans le cadre de l’entreprise. J’ai obtenu un brevet professionnel électrotechnique en 1989. Ensuite, j’ai eu la possibilité de passer un concours pour intégrer une formation EDF GDF en ingénierie. J’ai suivi cette formation d’ingénieur généraliste de 1993 à 1997. J’ai occupé mon premier emploi de cadre à la Direction Transports de Gaz de France en région parisienne, dans un service ingénierie (études et réalisation de projets dans le domaine de la compression et du stockage souterrain de gaz). Puis de 1999 à 2011 j’ai travaillé dans le domaine du stockage souterrain de gaz à Storengy (filiale d’Engie). Depuis 2011, je m’occupe de la maintenance des compresseurs de gaz de GRT gaz (filiale d’Engie).

6/ Quelles qualités faut-il pour exercer votre métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs ?

Il faut avoir envie de le faire car c’est un peu une passion. Il faut s’intéresser à deux aspects :
 La technique, qui peut très vite être assez complexe, notamment sur la partie électrocompresseur quand on commence à s’intéresser à l’électronique de puissance, la
variation de fréquence, etc… C’est un peu compliqué, mais c’est tout l’intérêt.
 Il faut aussi aimer les hommes, parce qu’on ne peut pas réussir à faire tout ce qu’on a à faire tout seul, il y a forcément un travail d’équipe. Il faut aimer les contacts humains et arriver à les entretenir, aller voir les gens, leur parler, créer un rapport de confiance, on peut ainsi travailler de manière efficace.

7/ Qu’est-ce qui fait que vous aimez votre métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs ?

La partie technique est passionnante mais c’est surtout les rapports humains qui comptent. Je fais confiance à mes collègues ou aux constructeurs parce que j’ai confiance en leur professionnalisme. Je veux comprendre ce qu’ils font et pouvoir les aiguiller de temps en temps.

8) S’il y avait une chose à changer dans le métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs, ce serait quoi ?

Comme nous sommes sur des montants financiers qui sont conséquents (plusieurs millions d’euros tous les ans), il y a des démarches administratives à faire qui sont complexes et consommatrices de temps. C’est assez pénible et il faudrait pouvoir améliorer cela.

9) Auriez-vous une anecdote à raconter aux jeunes ?

Quand j’ai été nommé à mon poste en juin 2011, j’ai travaillé quinze jours puis j’ai pris quinze jours de congés en juillet. À mon retour de vacances, mon chef m’a dit que je pouvais faire mes valises et partir sur une station qui était tombée en panne pendant mon absence. Cela a été très formateur et m’a permis immédiatement de commencer à créer des liens avec des personnes qui étaient sur site. Comme personne ne comprenait ce qui s’était passé, nous avons cherché ensemble sans nous connaître, pendant trois semaines pour comprendre le phénomène. Cette expérience a permis de créer des liens de confiance forts et sincères.

10/ Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui voudrait faire votre métier de gestionnaire de Parc Electro-compresseurs ?

Il faut une formation de base technique, une filière BTS ou ingénieur. Je suggère d’avoir une bonne compréhension de la technique, sans aller forcément très loin. En revanche, il faut avoir le gout et l’envie de travailler sur l’humain, d’aller voir les gens, de leur parler, c’est important pour réussir.

Si vous avez d’autres questions n’hésitez pas à écrire à Michel via son profil JobIRL

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